Les vignerons de Volnay et Pommard n’aiment pas l’été, surtout lorsque les températures sont chaudes et que les nuages s’assombrissent. Ils lèvent la tête comme par réflexe, suivent la météo rigoureusement et prient, supplient le ciel de ne pas les priver pour la quatrième fois de leur précieux raisin. Trois années de suite, 2012, 2013 et 2014, ils ont vu les orages de grêle ravager leurs vignes et détruire le fruit de plusieurs mois de labeur en quelques minutes. Trois années de suite, les vendanges se sont déroulées dans une ambiance funeste. Trois années de suite, les fûts sont restés vides et les finances ont souffert, tout comme le moral.

“Même s’il ne me le dit jamais, je sais que mes vins plaisent à mon père. Ce n’est pas son genre de s’épancher.”

En ce début juillet 2015, la vigne est magnifique et les températures élevées laissent entrevoir une récolte de qualité. Thierry Glantenay inspecte ses vignes avec anxiété. Pour l’instant, tout va bien. Il marche lentement, mais parle vite, avec un débit assuré, maîtrisé. Il est grand, très grand. Il voit venir de loin, la grêle, mais aussi les compliments et les critiques. Comme beaucoup, il a fait ses choix et les assume. Il en parle sans retenue, sans filtre. Thierry est un homme prudent mais curieux qui partage volontiers ses convictions aussi bien que ses doutes, en toute honnêteté.