Quand on rencontre Pierre Fenals et que l’on passe quelques heures avec lui dans ses vignes ou à la cave, l’oreille collée aux fûts à écouter respirer ses vins et le nez accroché à un verre empli d’arômes enivrants, on ne peut s’empêcher de se dire que cet homme a réussi là où nombre d’entre nous ont pu échouer par manque d’audace ou d’opportunité. Du haut de ses 65 ans, Pierre respire la sagesse et la satisfaction d’avoir enfin trouvé sa place, de vivre comme il l’avait toujours rêvé.

“Ce qui m’a attiré dans la biodynamie, c’est l’harmonie qu’il faut avoir dans ses comportements, dans ses réflexions, c’est global, ça a un impact sur tout.”

Rien ou presque ne le prédisposait pourtant à passer autant de temps au milieu d’un vignoble bourguignon. Le vigneron exigeant qu’il est devenu n’est pas né les pieds dans la terre. C’est dans les laboratoires de chimie, après une longue formation scientifique – 3ème cycle en chimie moléculaire et chimie organique, licence de cristallographie et de géologie – et plusieurs années coincé dans un ensemble costume cravate étriqué et pesant de cadre supérieur qu’il a ressenti l’appel de la nature.